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Les fréquentes inondations, conséquences du changement climatique, ont profondément marqué les habitants de la zone de la Confluence, générant un traumatisme psychologique et créant une dissonance émotionnelle avec leur territoire. Malgré leur attachement, cette disharmonie a engendré des relations tendues, parfois marquées par le déplacement de populations vers des zones moins exposées.  Il devient essentiel de repenser l'aménagement de la Confluence afin de renouer les liens entre les habitants et leur territoire.

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La Réconciliation

Réconcilier un territoire avec ses habitants après une inondation dans le cadre du design urbain s’apparente à un processus de restauration, de reconstruction et de réaménagement de l'espace urbain après les inondations, dans le but de restaurer la confiance, la sécurité et la qualité de vie des résidents. Cela se manifeste par des concepts matériels qui seront des critères urbains mesurables et des dimensions immatérielles qui se rapportent à l'individu et leur rapport émotionnel au lieu. 

Ce processus intègre des principes de résilience, de durabilité et d'inclusivité, mettant l'accent sur la création d'environnements urbains capables de faire face aux risques d'inondation tout en répondant aux besoins et aux aspirations des habitants (FCM, 2023)

CADRE THÉORIQUE

ancre réconciliation
Ancre 2
Ancre WSUD

W.S.UD. :

La conception urbaine sensible à l'eau en anglais « Water-Sensitive Urban Design » (WSUD) désigne une approche de conception urbaine qui intègre la gestion de l'eau de manière durable et sensible à l'environnement au sein des environnements urbains. Elle cherche à intégrer des éléments naturels et semi-naturels dans la conception urbaine pour gérer de manière durable les eaux de ruissellement (Kuller et al, 2017).  

Moyens matériels​ :

La conception urbaine sensible à l'eau peut intégrer la flexibilité en anticipant les variations du niveau d'eau et en proposant des solutions adaptables. La redondance peut être incorporée en diversifiant les méthodes de gestion de l'eau pour garantir la résilience même en cas de perturbations inattendues. En combinant ces concepts, on crée des environnements urbains qui peuvent mieux résister et récupérer des événements liés à l'eau à travers :

  • Des bassins de rétention; 

  • Des jardins de pluie;  

  • Des toits verts; 

  • Des zones humides urbaines (Kuller et al, 2017). 

L'objectif principal du WSUD est de repenser la manière dont l'eau est gérée au sein des environnements urbains. Il vise à intégrer de manière holistique la gestion de l'eau dans la planification et la conception urbaines, en tenant compte des aspects environnementaux, sociaux et économiques

  1. Gestion durable de l'eau : Promouvoir des pratiques de gestion de l'eau qui minimisent les impacts négatifs sur l'environnement tout en assurant une utilisation efficace et équitable de cette ressource.

  2. Réduction des inondations : Mettre en place des mesures pour atténuer les risques d'inondation en favorisant l'infiltration de l'eau dans le sol, la rétention et la régulation des flux.

  3. Amélioration de la qualité de l'eau : Adopter des stratégies visant à préserver et à améliorer la qualité de l'eau, en réduisant la pollution et en favorisant le traitement naturel.

  4. Intégration dans le design urbain : Intégrer les principes du WSUD dans la conception des espaces urbains, des infrastructures et des bâtiments afin de créer des environnements urbains résilients et durables.

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Redondance :

La redondance se réfère à la création délibérée de capacités de réserve au sein des systèmes, permettant ainsi de faire face à des perturbations, des pressions extrêmes ou une augmentation de la demande. Elle englobe la diversité, représentant la présence de multiples moyens pour répondre à un besoin spécifique ou remplir une fonction particulière. Des exemples incluent les réseaux d'infrastructure distribués et les groupes de ressources. Il est crucial que les redondances soient intentionnelles, rentables, et qu'elles soient une priorité à l'échelle de la ville, plutôt qu'une conséquence d'une conception inefficace (ARUP, 2014)

La flexibilité laisse entendre que les systèmes peuvent changer, évoluer et s'adapter en réponse à des circonstances changeantes. Cela peut être propice à des approches décentralisées et modulaires de la gestion des infrastructures ou des écosystèmes. La flexibilité passe par l'introduction de nouvelles connaissances et technologies en fonction des besoins. Elle permet également de saisir et d'intégrer les connaissances et les pratiques ancestrales ou traditionnelles d'une nouvelle manière (ARUP, 2014)

Flexibilité :

Ancre SENTIMENT DAC

Sentiment d'aquosité :

le "sentiment d'aquosité" est lié à la capacité de la communauté à développer une résilience face aux inondations, en embrassant l'eau comme une partie intégrante de leur vie quotidienne plutôt qu'un obstacle. Cela implique la relation ambivalente entre la population et les fleuves car représente une menace d'une part mais aussi est perçue comme un élément naturel, familier et une source de vie. 

Ce concept met en avant la manière dont la communauté, malgré les défis liés aux inondations, parvient à s'adapter et à vivre en harmonie avec l'eau. C'est une approche positive qui reconnaît l'importance de coexister avec l'eau tout en renforçant la résilience de la communauté face aux événements climatiques extrêmes. (Salomon Soizic, 2018).  

L'eau, porteuse du "sentiment d'aquosité", crée un attachement profond au lieu, définissant l'identité locale. Pour que cette connexion soit authentique, l'"inclusivité" s'impose, garantissant que tous partagent équitablement le lien émotionnel avec leur environnement aquatique. Ensemble, ces éléments façonnent des communautés résilientes, unies par leur attachement partagé pour un lieu unique.

Attachement au lieu 

l'attachement à un lieu fait référence à un lien psychologique caractérisé par un affect positif qui se développe entre un individu et son environnement quotidien. Proposer d'explorer l'attachement en relation avec les processus psychologiques identifiés dans divers cadres théoriques qui expliquent la formation de liens affectifs envers l'environnement physique. Ces processus comportent un aspect cognitif, plutôt qu'affectif, lié à l'évaluation positive de la qualité de l'environnement (Vittoria Giuliani, s.d.).

Inclusivité

L'inclusivité dans le cadre de la résilience urbaine implique l'intégration de toutes les communautés et la prise en compte des besoins diversifiés lors de la planification et de la mise en œuvre de mesures résilientes. Cela signifie s'assurer que les initiatives de résilience sont équitables, accessibles et bénéfiques pour l'ensemble de la population, en particulier pour les groupes les plus vulnérables. (Arup, 2014)

Ancre participation

PARTICIPATION CITOYENNE :

La participation citoyenne désigne l'implication active et volontaire des citoyens dans le processus décisionnel. Il s'agit d'une démarche double, à la fois pour les citoyens, qui s'impliquent personnellement dans l'aménagement de leur territoire, et pour les autorités locales, qui leur en donnent les moyens (Empowerment). La participation citoyenne consiste d'abord à informer les citoyens des enjeux propres à leur territoire, afin qu'ils décident d'y participer et de faire des propositions argumentées. Ensuite, il s'agit de s'assurer que les citoyens contribuent effectivement aux actions entreprises et que leurs avis sont pris en compte, notamment par la redistribution partielle du pouvoir de décision » (Nguyen et al, 2018)

Agencéité:

L'agencéité (agency en anglais) est une notion qui renvoie à la capacité d'un individu ou d'un groupe à agir et à produire des changements dans son environnement. Elle est souvent associée à la notion de liberté et de choix, mais peut également être influencée par des facteurs sociaux, culturels et historiques. L'agencéité peut être comprise comme une capacité à opérer des changements en mettant en acte les normes existantes, sans nécessairement les contester ou les défaire. Elle peut également être liée à des pratiques de résistance et de subversion des normes, mais ne se réduit pas à ces seuls aspects (Landry, 2010). 

La participation citoyenne et l'agencéité jouent un rôle crucial dans la résilience. En impliquant activement les habitants dans les décisions, on tire parti de leur connaissance locale, renforçant ainsi la capacité d'adaptation de la communauté aux défis. Cette implication favorise également l'engagement communautaire, renforçant les liens sociaux essentiels en période de crise. L'agencéité individuelle est stimulée, permettant une appropriation plus efficace des solutions et une réponse flexible aux situations changeantes. En responsabilisant les citoyens, on crée une culture collective de préparation et de réponse, éléments fondamentaux pour une résilience urbaine durable.

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